Si j’étais parfaitement honnête avec moi-même je dirais que j’ai toujours plus ou moins voulu être peintre… Je dis plus ou moins, car quand on est fille de deux diplômés des Beaux-Arts, dont une docteur en Histoire de l’Art… On a une légère tendance à penser qu’on ne sera jamais à la hauteur d’une part, et d’autre part on voit beaucoup de frustration chez le père qui ne vit pas de son art, mais travaille dans un cabinet d’architecte comme dessinateur. Beaucoup de frustration à ne pouvoir peindre que pendant les vacances d’été alors qu’avant de se marier et de faire 4 joyeux bambinos, peindre était sa raison de vivre. Ma mère s’en était mieux sorti, en commençant à être prof d’art plastique à 40 ans et en faisant son doctorat dans la foulée.
Mais une petite voix me disait « Fais autre chose ma grande ». A l’école je n’étais pas spécialement bonne en dessin, mon père ne m’encourageait guère posant un oeil un peu déçu sur mes productions… Je pensais que faire des études d’arts ne me mènerait qu’à la frustration. J’aurais du regarder un peu plus loin et voir comment que certains potes de mon père enseignaient et continuaient à vivre dans leur art.
C’est certains que comme dans la fable « Ils sont trop verts dit-il et bon pour des goujats! », j’ai dit que les études d’arts ne m’intéressaient en aucun cas et que ce n’était pas vrai.
Je voulais aussi être actrice, de théâtre de boulevard (j’adorais Au Théâtre ce soir »!), mais mes parents étaient terrorisé à l’idée que je puisse tenter un concours d’entrée à un quelconque conservatoire de théâtre, le théâtre lieu de coucheries, drogues, etc. Je devais passer mon bac d’abord et choisir une filière plus sérieuse. J’ai fait quelques dossiers pour faire un BTS Métiers du Livres . Je rêvais d’être écrivain, je rêvais donc de travailler dans l’édition. Mon dossier scolaire était minable. Ca n’a pas marché.
Non seulement je pensais que faire des études d’arts (peinture, sculpture, etc) était inutile : mon père bien que bon peintre ne vivait pas de sa passion, mais en plus je n’étais pas à la hauteur puisque j’avais toujours été une élève très moyenne en dessin, voir médiocre.
Il fallait donc bien se tourner vers une autre de mes passions, ou devrais-je dire , vers mon premier amour (au sens propre, car l’histoire est liée à un garçon) : l’espagnol. Ca aurait pu être l’italien ou le portugais si mon école avait fait un voyage scolaire par là-bas… Ca n’aurait pas pu être l’anglais ou l’allemand, j’ai quand même un penchant très naturel vers la latinité. Tout le monde pense toujours (dans ma famille au sens large) que j’ai fait des études d’Espagnol parce que mon père était hispanophile, c’est une erreur que de penser cela, mon amour pour l’Espagne a d’autres origines : la fiesta, la liberté, un garçon.
Quand je regarde en arrière je me demande comment dans ma vie j’ai pu me comporter si souvent en cigale, comment j’ai pu être si souvent paumée dans mes décisions… Partir en live dans tous les sens comme un pétard. Pourquoi après ma licence d’espagnol n’ai-je pas fait une maîtrise d’espagnol? La documentation me paraissait plus « utile », pfff. Pourquoi ne me suis-je jamais tenu à une ligne de conduite cohérente? J’avais eu plusieurs mentions bien en licence, c’était pas rien. Pourquoi ne suis pas allée tout droit au doctorat, point barre, pour enseigner ensuite? Chais pas. Je sais vraiment pas. Étrange. Mon CV est le reflet de ça : une touche à tout.
Je me rends compte que ce post très introspectif n’est pas très fun. Je vous prie de m’en excuser : ce blog est aussi parfois une sorte de journal intime.