J’ai raconté mes CV envoyés depuis la dernière fois. Mes expériences passées.
Le suivant c’est Jean. Il a la garde de ses enfants une semaine sur deux. Impossible pour lui de quitter la ville pour cette raison… Il a du déjà quitter Paris pour suivre… Son ex-femme… Le divorce est récent, douloureux… On devine tout ça, il ne le raconte pas… Il y a encore peu d’années il est parti bosser en Afrique, ou en Asie… C’était dur… Et puis quand il est revenu son couple était foutu. Il ne l’a pas dit… Mais on passe beaucoup de temps ensemble tous… Les non dits commencent à avoir du sens… A travers nos paroles on sent toutes les blessures… On comprend les fêlures. A défaut d’autres chose on vit une expérience « humaine ». Jean n’est plus motivé, il dit en rougissant qu’il ne croit plus a rien, qu’il n’a rien fait depuis la dernière fois. Il se demande si il a vraiment envie de rebosser… Dit qu’il a envoyé quelques CV depuis la dernière fois, mais ne se rappelle plus à qui quand Isabelle s’apprête à noter ça dans son dossier… « des petites boîtes » dit-il… Il en a marre, il préférerait être à 1000 kilomètres d’ici au bord d’une mer transparente, avec son ex qui ne l’aurait jamais quitté, avec ses enfants, heureux, sans problèmes de fin de mois, loin de son 2 pièces miteux dans une ville qu’il n’a pas choisi, qu’il subit où les gens ne savent même pas travailler… « A Paris quand on te demande de faire un truc chiadé, le mec il te fait un truc chiadé… Ici les gens ne savent pas bosser! » On sent le déracinement… Je comprends ça. Je suis passée par là.
A midi je suis rentrée par la rocade en écoutant Nova.
Le ciel était bleu et pur… Les montagnes étincelantes, encore un peu couvertes de neiges, elles étaient splendides…
A la maison j’ai mangé viteuf devant la télé et j’ai avalé deux grande tasses de café colombien de la brulerie « royale », sans sucre. J’ai pas aimé le café pendant des siècles et maintenant j’y suis accro.
L’après-midi nous avons repris nos papotages, nos tests, nos analyses, nos perceptives… A 16h j’ai pensé qu’il ne nous manquait que le thé et les sablés… On est reparti avec des trucs à faire, des missions… Des trucs qui ne seront pas faciles à faire, qui nous brusquent un peu, qui nous forcent un peu à nous bouger le huc…
J’ai été cherché El Hijito qui était resté à l’étude. Il est inquiet que je trouve un taf et qu’il doive rester tous les jours à l’étude… Il est habitué à avoir sa maman tous les jours à 16h30 depuis la maternelle… Il aime cette routine, cette sécurité. mais l’année prochaine il sera en 6ième… Bientôt il se détachera de sa maman…
La semaine prochaine je ne vais pas pouvoir faire quoi que ce soit pour mon « projet », même pas me rendre à mon entretien individuel! Et puis lundi en 8, je n’aurais rien fait de concret… J’aurai fait la fille de l’air… J’aurai pris une grande goulée d’air…
J’espère juste qu’on va tous se transmettre la rage de vaincre Paul.