Il y a d’habitude sur la blogo, un accord tacite entre blogueurs/blogueuses qui fait qu’on ne souligne pas les fautes d’orthographe de nos « collĂšgues », leurs erreurs de syntaxe ou l’utilisation approximative du vocabulaire français. C’est tant mieux. Ne juge pas et tu ne seras pas jugĂ©. Ca m’arrange. Et puis c’est aussi un peu une question de … Politesse.

Cependant je sais bien que beaucoup sont sans concession, c’est pourquoi pendant des annĂ©es El Marido a relu chaque billet que j’Ă©crivais avant que je ne clique sur « publier ». Puis il s’est lassĂ© de me lire ou je me suis lassĂ© de lui demandĂ© de me relire. Et je me suis dit, que finalement Ă force d’Ă©crire et de me corriger Ă l’aide du correcteur orthographique je devais bien faire des progrĂšs…
Au collĂšge j’ai toujours eu zĂ©ro en dictĂ©e et des notes entre 15 et 20 en rĂ©daction… Il y avait aussi les profs qui enlevaient le nombre nĂ©cessaire de points (« pour l’orthographe ») afin que je plafonne Ă 9/20). J’ai eu ainsi des copies rendues avec 17/20 moins 8 (pour l’orthographe) = 9/20.
J’en ai tellement entendu sur mon orthographe que je devrais ĂȘtre vaccinĂ©e, mais je ne le suis pas…
Je reste assez susceptible sur le sujet. Pourquoi? Parce qu’un bon nombre de nos contemporains juge qu’une personne qui fait des fautes n’est « pas trĂšs sĂ©rieuse »… Dixit Daniel qui commente aujourd’hui sur ce blog :
« Dis donc Mahie « la littĂ©raire » ce ne serait pas un luxe de corriger les fautes dâaccord dans les 2 derniĂšres lignes de ta prĂ©sentation : âŠqui confient âŠâŠvous laissent entrer. Hippie ou pas ça fait pas sĂ©rieux. »
J’avoue, cela me renvoie directement derriĂšre mon pupitre quand je me faisais tancer par un prof qui jugeait mes capacitĂ©s intellectuelles Ă l’aune de mon niveau en orthographe. La plus part du temps j’Ă©tais d’ailleurs incapable d’Ă©crire « orthographe » correctement.
Je ferai des fautes toute ma vie, c’est ainsi et pourtant j’en fais sĂ»rement 100 fois moins que quand j’avais 20 ans! Je vous raconte :
ArrivĂ©e en premiĂšre annĂ©e de fac d’espagnol, le prof de littĂ©rature française m’a dit qu’il ne me donnerait jamais l’UV si je ne faisais pas trĂšs vite de TRES gros progrĂšs…
J’ai donc pris des cours d’orthographe (gratuits) avec une copine de fac d’un de mes frĂšres… Elle Ă©tait tellement sur le cul de mes lacunes… Je ne connaissais pas beaucoup de rĂšgles fondamentales. Je n’Ă©tais vraiment pas, mais alors pas du tout au point… Bon bref, j’ai fait Ă©normĂ©ment de progrĂšs et j’ai eu mon UV.
Puis j’ai Ă©tĂ© prof de français en Espagne. Je vous laisse imaginer que je n’Ă©crivais JAMAIS ou presque au tableau! Je me rappelle mĂȘme certains de mes Ă©tudiants relevant une faute ça ou lĂ quand par malheur j’Ă©crivais un truc… Hum. LĂ encore pour apprendre les rĂšgles du français aux espagnols j’ai fait des progrĂšs Ă©normes. Et je suis arrivĂ©e Ă un trĂšs bon niveau.
J’ai du relire un nombre hallucinant de fois mon mĂ©moire de maĂźtrise (lettres modernes, pas espagnol) pour lequel j’ai eu une mention « trĂšs bien » (ça fait plus sĂ©rieux!) je n’ai pas eu les « fĂ©licitations » Ă cause de… quelques fautes qui se promenaient encore…
Ce que je ne comprends pas, c’est que je fasse toujours et encore ces fautes stupides, dites « d’inattention ». Je ne comprends pas pourquoi je les fais. Je ne sais pas. Et depuis que je n’enseigne plus, je crois que je fais de nouveau des fautes que je faisais avant… Comme si mes progrĂšs nâavaient pas voulu se fixer.
Il parait que sur les 21 petits enfants qu’a eu ma grand-mĂšre nous avons tous des problĂšmes d’orthographe. Certains sont bien bien dyslexiques et d’autres Ă©vitent mĂȘme carrĂ©ment d’Ă©crire…
Une mauvaise orthographe, c’est honteux. On m’a toujours dit que ça faisait « pas sĂ©rieux ». C’est un peu comme une tache de sauce tomate sur un beau pull en cachemire. Voire mĂȘme pire pour certains. Qu’est-ce que je peux y faire? Les fautes que je fais… Bah… Sont toujours idiotes. Je ne peux rien y faire. C’est comme si mes yeux ne voulaient pas les voir. Si quelqu’un d’autre les fait elles me paraissent Ă©normes. Je corrige plutĂŽt bien les textes des autres!
C’est comme ça, c’est la vie.
Avoir une mauvaise orthographe c’est une sorte de malĂ©diction mais c’est quand mĂȘme moins grave que d’autres dĂ©fauts, comme l’avarice ou la messquinerie… Je me console comme ça. Et puis comme dans ma fratrie il y a un « vrai » dyslexique, mon problĂšme n’a jamais Ă©tĂ© pris au sĂ©rieux avant que je quitte le nid… Il y a longtemps.
Pour reprendre un post de Jeanne, ça fait parti des cicatrices de la vie : t’as pas une bonne orthographe , t’es forcĂ©ment un peu dĂ©bile… Rah.
Si Daniel il avait pensĂ© ouvrir les vannes du barrage des grands complexes refoulĂ©s!!… SĂ»rement pas.
Et je vais finir ce billet, comme j’ai finis pendant des annĂ©es mes courriers Ă mes amis ou ma famille :
Ne regarde pas les fautes, je sais qu’il y en a probablement plein et je te prie par avance de m’en excuser.
Poutous et galettes charentaises Ă tous.